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avait beaucoup étudié avec Deschartres, mais il n’était pas devenu fort en fait d’études classiques. C’était une nature d’artiste, et il n’y avait que les leçons de sa mère qui lui profitassent. La musique, les langues vivantes, la déclamation, le dessin, la littérature avaient pour lui un attrait passionné. Il ne mordait ni aux mathématiques, ni au grec, et médiocrement au latin. La musique l’emporta toujours sur tout le reste. Son violon fut le compagnon de sa vie. Il avait, en outre, une voix magnifique et chantait admirablement. Il était tout instinct, tout cœur, tout élan, tout courage, toute confiance ; aimant tout ce qui était beau et s’y jetant tout entier sans s’inquiéter du résultat plus que des causes.

Beaucoup plus républicain d’instinct, sinon de principes, que sa mère, il personnifia admirablement la phase chevaleresque des dernières guerres de la République et des premières guerres de l’Empire. Mais en 1796 il n’était encore qu’artiste.

À l’automne de la même année, ma grand’mère envoya son cher Maurice à Paris, soit pour le distraire d’une longue retraite, soit pour d’autres motifs plus sérieux que les lettres semblent indiquer, mais que je ne sais point.

Dans des lettres charmantes quelques-unes peignent si agréablement la physionomie de Paris sous le Directoire que je les transcris ici :