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et en apparition surnaturelle à la tête de ses légions victorieuses, et que son nom seul continuerait les prodiges de sa volonté.

L’Italie a aujourd’hui trois hommes éminents sur la brèche, sans compter ceux qui s’abstiennent, mais qu’émeuvent toujours les profondeurs de l’instinct populaire en lui prescrivant avec éloquence et passion l’unité nationale et l’écrasement total de l’étranger. Ceci n’étant point une discussion de principes, mais un cri de notre cœur vers l’Italie et la liberté, nous ne parlerons que du trio très-extraordinaire et très-significatif qui représente en ce moment les trois termes subitement rapprochés de la crise : hier, aujourd’hui, demain. Deux de ces hommes se ressemblent beaucoup : Victor-Emmanuel, s’il n’avait pas la douleur d’être roi, serait avec Garibaldi sous la tente. Retenu par des considérations respectables et des engagements impérieux, il est forcé d’attendre le moment où vox populi, vox Dei consacrera son droit et son devoir, le plus sacré des droits politiques quand on en est investi par l’appel ardent des masses, le plus beau de tous les devoirs, celui de constituer une grande nation vivant par elle-même. Le roi Victor représente