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Je lui demandais si elle savait où est Malcolm.

— Non, répondit-elle avec candeur.

— Mais sa mère le sait bien ?

— Et vous aussi, vous le savez bien ! s’écria-t-elle en devenant rouge comme une petite écrevisse, grâce à la transparence de cet épiderme anglais qui ne sait rien cacher.

— Pourquoi le saurais-je ? lui demandai-je avec un grand calme.

— Parce qu’il est votre fiancé, répondit-elle en se jetant dans mes bras avec une impétuosité surprenante.

Avait-elle l’intention de me faire un aveu ? Je ne le crois pas, je crois bien plutôt qu’elle s’imaginait bêtement me donner le change en m’accablant de caresses ; mais les nerfs furent plus forts que la volonté, les larmes vinrent, et je reculai involontairement, car on ne sait jamais à quoi s’en tenir avec ces personnes passionnées : elles peuvent être tentées de vous