Page:Sand - Flavie, 1875.djvu/61

Cette page a été validée par deux contributeurs.

et M. de S***, qui venait d’arriver, et qui ne savait encore de quoi il s’agissait, coururent à cet homme et lui demandèrent impérieusement ce qu’il faisait là.

Il ne répondit rien, ramassa quelque chose comme une petite boîte, et nous tourna le dos.

Le marquis, persuadé que c’était un bandit qui nous avait épiés dans de mauvais desseins, voulait le questionner de plus près ; mais M. de S***, qui ne croit pas plus que moi à la possibilité d’un Français exerçant la profession de brigand en Italie, retint le marquis et se contenta de lui dire tout haut :

— Laissez ce malotru quitter la place.

L’inconnu se retourna, jeta sur le marquis et sur nous tous un regard de profond dédain dont j’eus certainement ma bonne part ; puis, haussant les épaules, il s’éloigna lentement et disparut dans les buissons.