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n’a fait ni l’étonné, ni le modeste, ni le sceptique ! Il ne s’est pas aperçu que j’étais profondément ridicule.

Avec lui, j’ai commencé à me prendre au sérieux. Je ne sais pas si j’ai aimé, mais j’ai cru aimer ; j’ai souffert, j’ai tremblé, j’ai pleuré.

Tout cela m’a été bon. J’avais appris d’ailleurs, déjà, en l’écoutant, que le mérite d’un homme n’est ni dans ses habits, ni dans ses chevaux, ni dans sa manière d’entrer dans un salon, ni dans aucun de ces riens dont, sans en convenir, j’étais éblouie.

J’ai cessé d’être bête en écoutant un homme à idées. J’ai fait la découverte d’une variété nouvelle dans la tribu des épousables. L’homme sérieux m’est apparu non plus comme un pédagogue malpropre et caricature, mais comme un être mieux doué et plus honorable pour une femme que l’homme frivole et pimpant.

Aussi ai-je cessé de faire des théories sur le