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Tu as su par mon père, qui t’a écrit plusieurs fois, que j’ai été malade peu de jours, mais que ma convalescence a duré plusieurs semaines.

J’avais eu un commencement de fièvre cérébrale qui a avorté. Deux mois de langueur et d’affaiblissement physique ont changé forcément mes habitudes, et je peux dire que la nature m’a aidée maternellement à devenir plus calme, plus sédentaire, partant plus studieuse et plus raisonnable.

Et puis, puisque je clos aujourd’hui sans retour une phase de ma vie, je peux bien te dire que cet engouement, ce caprice, cette passion, si tu veux, a été pour quelque chose, pour tout peut-être, dans ma conversion. Je serais injuste si j’oubliais volontairement que la conduite et le langage de cet homme étrange m’ont fait réellement un grand bien. Je l’estimerai toute ma vie, et je crois pouvoir dire que mon mari lui devra son repos et sa sécurité.