Page:Sand - Flavie, 1875.djvu/170

Cette page a été validée par deux contributeurs.

magie et qui finira par voir les anges ou les démons. C’est peut-être là une des causes les plus irritantes de mon amour. Il me plaît de le disputer à l’inconnu, à une puissance occulte qui, vérité ou fiction, est une rivale que je ne peux ni dédaigner ni haïr.

Ce qui dégoûte d’un homme quand on est fière, c’est de le voir vous préférer une laide ou une sotte.

J’aurais peut-être épousé le marquis, si je ne l’eusse vu hésiter entre moi et une bête. Je n’aurais pas si vite congédié Malcolm, si je n’eusse vu le papillon de ses rêves. J’aurais pu me figurer que c’était le phénix fabuleux, le scarabée d’or ou le cheval de l’Apocalypse. Émilius a failli tomber bien bas dans mon estime quand il m’a parlé de rétine et de cornée ; mais il a mêlé à cela je ne sais quels mots qui m’ont semblé cabalistiques. Il y avait du soleil, des spectres, des diamants, des rayons dans ses paroles,