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s’en donne plutôt qu’elle ne s’en ôte ; une vraie beauté : grande, mince, élégante, parlant le français et l’italien comme sa propre langue, peintre, musicienne, artiste en toutes choses, et, avec cela, pas plus coquette, pas plus jalouse que toi, ma Robertine !

Tu vois que cette charmante personne ne ressemble en rien à ta blonde amie. C’est justement pour cela que je l’aime. Elle m’est supérieure en tout, je le reconnais ; mais elle ne songe à m’éclipser en rien de ce que je me borne à être. Elle ne m’écrase pas de ses toilettes, premier point qui te semblera très-puéril, mais qui a beaucoup d’importance à mes yeux.

Chacun son goût ; j’aime à être mise mieux que qui que ce soit.

C’est mon art, à moi, c’est ma science et mon prestige. Je ne m’arrangerais pas d’une belle-mère aussi jolie et aussi pimpante que moi. Celle-ci est belle comme un Titien (je daigne te