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Je reconnus alors qu’il n’était pas stupide et comprenait fort bien sa sottise, car il ne fit rien pour me tirer de mon mutisme et de ma froideur. Le dîner se passa de même. Il causa avec mon père de toute autre chose que de science. Sans en avoir l’air, je l’écoutai pour me former une opinion définitive sur son compte.

Je ne fus pas longue à reconnaître que c’était là un homme du plus grand mérite. Il y a de l’élévation dans toutes ses idées, et il semble aussi au courant de la politique, de la littérature et des arts, enfin de tout ce qui constitue l’histoire des hommes, qu’il peut l’être de tout ce qui concerne l’histoire des animaux et des choses inanimées. Il s’exprime avec une clarté qu’on peut dire éblouissante et avec une simplicité du meilleur goût. Toutes ses idées m’ont paru neuves, et même j’ai remarqué que, quand il lui venait une pointe de vraie gaieté, il avait beaucoup d’esprit : de l’esprit de bon aloi, qui n’est pas dans les