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me fait tous les sermons aimables que tu me ferais à sa place, et que tu ne m’épargnes pas dans tes lettres. Ce qu’il y a de certain, c’est que ni elle ni toi ne me ferez épouser un savant ; un être qui méprise sa femme ignorante et ne la prend pas plus au sérieux qu’un petit enfant ; qui lui laisse tout le soin, toute la peine, tout l’ennui et tous les dangers de la responsabilité domestique. C’est ainsi que mon père me traite, et j’y ai gagné de savoir tenir un salon ; mais cela ne m’amuse pas toujours et prend tant de temps qu’il m’en reste à peine assez pour m’habiller et réfléchir. Comment aurais-je celui d’élever des marmots, s’il me fallait continuer à être à la fois l’homme et la femme de la maison ?

Non, non ! tu vas voir comme je suis raisonnable ! Ce qu’il me faut, à moi, c’est bien moins un mariage d’inclination qu’un mariage de convenance. C’est un mari qui soit réellement un homme du grand monde, un haut fonctionnaire,