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constater. Je fis avec moi-même un compromis qui me rendit le calme intérieur. Je n’étais point rigoriste par système. Rien ne m’empêchait d’être l’ami discret et dévoué d’une femme excellente et charmante qui, mariée à un homme bizarre, avait cédé à un adolescent plus aimable et le gardait pour amant. Le fils de l’adultère exilé par le mari, non rappelé par la mère, adopté par le père véritable, tout cela pourrait être toléré, et je n’avais point à m’en mêler. J’avais craint qu’on ne voulût m’engager à protéger cette intimité et à introduire l’enfant illégitime dans la famille légale. Rien de pareil ne s’était produit. Je pouvais désormais être en paix avec moi-même, subir sans effroi le doux ascendant de la bonté loyale, me pardonner d’en avoir douté au point de chercher contre elle, à tout prix, des armes exceptionnelles, me retremper enfin dans un milieu où mes facultés trop longtemps refoulées trouveraient tout le développement qu’elles pouvaient espérer.



FIN DE FLAMARANDE

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F. Aureau. — Imprimerie de Lagny
  1. L’épisode par lequel se termine Flamarande, a pour titre les Deux Frères.