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M. de Salcède. Il avait chassé la veille avec le fils du fermier, et ils avaient rapporté des lièvres et des perdrix. Madame Michelin s’entendait à rôtir, tout fut trouvé exquis, et moi aussi je fis un excellent repas. J’avais veillé avec soin durant la route sur le panier de vins : M. le comte but à tous ses aïeux et au manoir, berceau de sa famille. Il se monta un peu la tête et projeta de chasser le lendemain avec M. de Salcède. Celui-ci s’en défendit, disant qu’il ne fallait pas laisser madame seule dans cette montagne, qu’elle s’y ennuierait. Madame protesta, prétendit qu’elle n’avait jamais rien vu de si beau que Flamarande, qu’elle ne voulait pas qu’on se privât pour elle de quoi que ce fût, et qu’elle saurait fort bien se plaire un jour dans cette solitude. On manda Ambroise Yvoine, qui était le guide rencontré la veille escortant M. de Salcède. Il promit d’être sur pied à trois heures du matin.