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Les lignes rappelaient celles de M. de Flamarande, l’expression était celle de M. de Salcède. Il était fort peu mieux habillé que les autres. Le classique velours brun faisait tous les frais de sa toilette, mais il était propre et paraissait plus soigneux que ses camarades.

À travers leur babillage confus pour moi, car c’était un mélange de patois et de français, relevé d’un fort accent de terroir, j’entendis souvent les mots espeluchat, espeluque, espelunque, accompagnant le nom de M. Alphonse. Personne ne l’appela ni Salcède ni M. le marquis, pas même Espérance, que j’entendais mieux que tous les autres, car, seul, il n’avait pas d’accent. Je parvins à comprendre que l’existence de l’espeluque n’était un secret pour personne ; de pareils secrets sont bien impossibles dans le voisinage des lieux habités ; mais la découverte était récente, et personne n’avait cherché à en faire un passage public, M. Alphonse en possédant seul l’entrée. Les enfants y avaient sans doute fureté au commencement, mais ils n’y avaient rien trouvé d’intéressant et ils y avaient eu peur de la femme blanche, qu’on disait être apparue dans le donjon dernièrement, et qui devait demeurer dans l’espeluque.

Je compris, par ce que je pus saisir, que M. de Salcède ne mettait aucun mystère dans ses allées et venues, et ne paraissait tenir à son passage que parce qu’il lui abrégeait la moitié du