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nissait les pentes du puy Griou était comprise dans le marché. L’acquisition des terrains datait de 1847 ; la bâtisse avait été terminée en 1848. Il y avait donc environ deux ans que M. de Salcède était installé là sous le simple prénom de M. Alphonse, comme le témoignaient toutes les lettres à lui adressées poste restante à Saint-Cirgues de Jordanne, et je ne l’avais pas su, et M. le comte ne s’en était pas douté ! et le monde entier, sauf mesdames de Flamarande et de Montesparre, le croyait fixé en Amérique ! Ses lettres d’affaires ou de famille, venant de Paris ou d’Espagne, lui étaient parvenues par l’intermédiaire de la fidèle Berthe. Par elle, il savait du dehors tout ce qui pouvait l’intéresser. Personne ne savait rien de lui au delà du petit canton qu’il habitait. À Montesparre même, on ne paraissait pas soupçonner son voisinage. Il est vrai que je n’avais pu interroger aucune personne du château, et que mademoiselle Suzanne, que j’avais questionnée à Paris, avait fort bien pu se moquer de moi.

Tout me fut expliqué quand j’eus pris connaissance des nombreuses et émouvantes lettres de Berthe de Montesparre. C’était l’historique complet et minutieux des faits que j’avais pressentis et de ceux que j’avais ignorés. Je ne pourrais transcrire toutes ces lettres, et j’en donnerai seulement le résumé.

Madame de Montesparre avait toujours ardem-