Page:Sand - Flamarande.djvu/136

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



XXVIII


Avait-il encore fait quelque épreuve, quelque incantation mystique, comme celle qu’il avait fait subir à Gaston le lendemain de sa naissance ? M. le comte ne doutait de rien, il était superstitieux. Moi qui ne croyais point à mon étoile, j’étais un trop pauvre sire pour en avoir une, je partis fort inquiet pour Nice, où j’espérais rencontrer la nourrice de Gaston le jour du marché. Je l’y trouvai en effet et lui commandai de partir pour Paris le surlendemain ; moi, je m’y rendais à l’instant même ; j’allais, muni de ses instructions et de ses pouvoirs, lui chercher son fils à Saint-Germain, et je le lui amènerais à la diligence, où elle devait se trouver à l’heure et au jour dits avec Gaston. Ainsi s’accomplit l’échange des deux enfants, comme il avait été convenu. Je remis à la Niçoise la somme de vingt mille francs pour s’établir aux environs de Paris, ainsi qu’elle en avait l’intention. Je pris