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XX


Il la signa, et je promis de lui obéir. Ce qui me décida, c’est que j’avais la femme sous la main et que j’étais sûr d’elle. C’était une suivante niçoise que j’avais connue à Paris, et qui, chassée pour une faute, était sans place et dans la misère avec un enfant naissant sur les bras. Je me rendis auprès d’elle et je m’assurai de son silence. C’était une personne fine et discrète, très-bonne mère, et qui me posa deux conditions : elle voulait conduire dans son pays l’enfant qu’on lui confierait ; elle avait là pour toute famille une sœur qui l’aimait et à qui elle avait, par lettres, avoué sa faute. Cette femme l’avait invitée à venir la trouver avec son enfant ; elle irait donc et lui présenterait le nourrisson comme sien, tandis qu’elle mettrait son véritable enfant en nourrice aux environs de Paris. Elle s’engageait à garder le nourrisson trois ans, après lesquels elle comptait reprendre son enfant.