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tournées d’ailleurs, d’une amabilité assez chatte, mais d’une parfaite innocence.

Je les rendis en riant au vieux amoureux, et lui déclarai qu’il pouvait les montrer à tout le monde sans compromettre en aucune façon madame Phœbé. Il fut en colère contre moi : vraiment, l’amour rend bête. Il ne concevait pas que mon interprétation ne fût pas d’accord avec la sienne.

— Voyons, lui dis-je pour en finir, si vous avez été heureux, vous ne le prouverez à personne, et, comme vous aurez de la peine à le faire croire, je vous engage à vous conduire en galant homme, c’est-à-dire à vous taire, car les rieurs seraient contre vous. Je ne crois pas que mon frère soit plus favorisé que vous, mais je sais que, s’il en est ainsi, il se conduira mieux.

Quand je revis mon frère, je lui demandai l’explication de l’algarade de M. ***.

— Il n’y a rien du tout, me répondit-il. Il était fort assidu auprès de la blonde Phœbé. Je l’ai trouvé ridicule. Je m’en suis moqué. Elle a eu un peu honte, je crois, d’avoir fait la coquette avec ce barbon. Elle l’a reçu plus froidement. Il s’est fâché, elle l’a mis à la porte. S’il veut que nous