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la culture intellectuelle doit être le but. Plaisirs d’enfants si l’on veut, mais plaisirs d’artistes comme tous ceux que recherche l’esprit français, amoureux de la fiction dans tous les genres.

L’art du décorateur trouvé aussi sa part dans ce divertissement, et, pour qui s’occupe ou veut s’occuper de peinture, la détrempe est le meilleur apprentissage qu’on puisse faire. Ce n’est pas un art secondaire, comme pourraient le croire les gens superficiels. C’est l’art type, au contraire, l’art mathématique, le grand art exact dans ses procédés, sûr dans ses résultats. Le peintre en décors doit connaître la perspective assez parfaitement pour savoir tricher avec elle sans que l’œil s’en aperçoive. Il doit connaître aussi d’une façon mathématique la valeur relative et l’association nécessaire des tons qu’il emploie. Ce que ces tons doivent perdre ou gagner aux lumières, c’est une question de métier ; mais ici le métier n’est pas tout. Il faut être aussi bien doué que savant pour donner à ces grands tableaux praticables l’aspect de la nature. Les maîtres décorateurs de nos théâtres sont donc en général d’éminents artistes, et Delacroix les tenait en