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débuta chez nous, non-seulement dans la comédie improvisée, mais encore au théâtre des marionnettes et fut éblouissant d’esprit et de verve sur ces deux scènes. Lambert, très-brillant aussi et très-original, reprit ensuite son emploi. Puis Alexandre Manceau l’année suivante et Thiron encore. Plus tard, Victor Borie, Sully-Lévy, Édouard Cadol, Charles Marchai, Porel ; enfin plus tard encore, notre ami Planet et deux de mes neveux furent les associés de mon fils dans la mise en scène, la convention des canevas et la récitation des marionnettes. Avec gens qui ont de l’esprit à revendre, il était difficile que ces représentations ne fussent pas d’exquis divertissements. De 1834 à 1872, il y en eut environ cent vingt. Et puis Maurice travailla et opéra tout seul et c’est alors que ce théâtre entra dans une voie nouvelle qui n’est sans doute pas son dernier mot, mais qui est la voie d’un art complet, en ce sens qu’il peut aborder des genres jusqu’ici interdits à ses moyens d’exécution.

En effet, la marionnette classique, tenue dans la main, est, par la nature de son agencement, un être exclusivement burlesque. Ses mouvements souples ont de la gentillesse, mais ses