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famille la comédie improvisée (voir Masques et Bouffons, Maurice Sand). La troupe s’était dispersée, nous n’étions plus que quatre à la maison : deux de nous se consacrèrent à charmer les longues soirées d’hiver des deux autres.

La première représentation n’eut pourtant pas lieu sur un théâtre. L’idée naquit derrière une chaise dont le dos, tourné vers les spectateurs, était garni d’un grand carton à dessin et d’une serviette cachant les deux artistes agenouillés. Deux bûchettes, à peine dégrossies et emmaillottées de chiffons, élevèrent leur buste sur la barre du dossier, et un dialogue très-animé s’engagea. Je ne m’en rappelle pas un mot, mais il dut être fort plaisant, car il nous fit beaucoup rire, et nous demandâmes tout de suite des figurines peintes et une scène pour les faire mouvoir.

Ce théâtre se composa d’un léger châssis garni d’indienne à ramages et de sept acteurs taillés dans une souche de tilleul : M. Guignol, Pierrot, Purpurin, Combrillo, Isabelle, della Spada, capitan, Arbaït, gendarme, et un monstre vert. Je réclame la confection du monstre, dont la vaste gueule, destinée à engloutir Pierrot, fut formée