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véracées est protégé par un procédé de végétation plus curieux et plus simple encore. Les pétales plissés et enroulés dans un calice pointu, formé lui-même de sépales pétaloïdes enroulés, poussent, détachent et jettent par terre cet entonnoir complaisant qui a rempli sa mission. La nature, qui sait se pourvoir de ce qui lui est nécessaire, se débarrasse de ce qui lui devient inutile. Je sais bien que des savants très-considérables disent le contraire ; ils basent leur raisonnement sur des faits d’exception qui, à mon sens, confirment la règle.

Mais je ne suis pas là pour philosopher ; je demande humblement des livres qui, sans être des traités trop lourds, tiennent compte, dans la description sommaire, de toute l’existence de la plante. Le physiologiste qui ne s’attacherait qu’aux résultats de l’âge mûr, sans avoir jamais étudié l’enfant, ne connaîtrait pas la race humaine.

L’état de la végétation libre est, cette année, très-digne d’observation. Hâtée en apparence par une chaleur exceptionnelle, elle ne l’est réellement pas beaucoup. Les fleurs qui s’entr’ouvrent ne sont que des fleurs qui s’étaient