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des êtres, elle obéit à des lois qu’aucune considération morale n’entrave et ne fait même hésiter. Voilà qui est vrai pour les forces de la matière ; mais, que l’homme soit matière ou esprit, le voilà qui entre en lutte contre cette force aveugle et qui la combat à son profit ; aussitôt que vous lui accordez le discernement de ce qui est utile ou nuisible, il faut bien lui accorder la liberté et la connaissance du bien et du mal. Si la morale est un fait primordial, vérifié par l’expérience et au-dessus de tout raisonnement, la morale est, d’une certaine manière, dans la nature ; car, non-seulement l’homme appartient à la nature, mais encore il en est, quant à notre monde, l’expression la plus haute, l’expression raisonnée.


Nohant, mai 1876.