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servation de la nature. J’entends de la nature morale aussi bien que de la nature physique. Les premières opinions avaient sans cesse varié, parce qu’elles étaient arbitraires ; les nouvelles subsisteront, parce que la réalité en devient de plus en plus manifeste, à mesure qu’elles trouvent leur application dans la société humaine, depuis l’ordre matériel et industriel jusqu’à l’ordre moral et intellectuel le plus élevé. La puissance qu’elles donnent à l’homme sur le monde et sur l’homme lui-même est leur plus solide garantie. Quiconque a goûté de ce fruit ne saurait plus s’en détacher. Tous les esprits sont ainsi gagnés sans retour, à mesure que s’efface la trace des vieux préjugés, et il se constitue, dans les régions les plus hautes de l’humanité, un ensemble de convictions qui ne seront plus jamais renversées. »

Voilà de grandes paroles et que tous nous ferons bien de méditer. C’est Marcelin Berthelot, un savant de premier ordre, un adepte inébranlable de la méthode expérimentale, qui reconnaît dans l’homme le sentiment primordial du bien, du beau et du bon. Il fait à ce sentiment