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autant qu’il le mérite. C’est pourquoi j’en parle, tout indigne que je suis de m’élever à de si hautes visées.

Il est vrai que, dans toute la première moitié du livre, les Dialogues, M. Renan fait à la science la part si belle, il rend à la méthode expérimentale de tels hommages, qu’elle aurait mauvaise grâce à ne pas reconnaître l’autorité que l’idéal conserve dans son domaine. Ce qui sera lu avec le plus d’empressement dans ce volume, ce qui soulèvera le plus d’objections, de colères peut-être, mais ce qui, à coup sûr, présentera le plus d’attrait à la curiosité et d’aliments à la discussion, c’est le quatrième dialogue, intitulé Rêves.

Il y a là un certain Théoctiste qui va loin, je l’avoue, et qui me paraît logique jusqu’à la férocité. Ce n’est pas un personnage réel qui parle, ne l’oublions pas ; ce n’est pas une théorie que l’auteur recueille et raconte ; c’est un raisonnement éclos et mené jusqu’au bout, un des lobes de son propre cerveau qui a fonctionné, en ce moment-là, jusqu’à épuisement d’induction. Les autres lobes cérébraux, représentés par les autres personnages des dialogues, sont un peu scandalisés de la véhémence de Théoctiste ; mais, si