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comme vous conduisiez votre jeu, je croyais bien que je gagnerais cette partie.

ALVISE, se levant.

Il y a bien des choses auxquelles on ne s’attend pas et qui arrivent pourtant. Il y a bien des parties qui semblent gagnées… et qui ne le sont pas encore.

LE CHANOINE.

Voulez-vous me donner ma revanche ?

ALVISE.

Demain, mon cher oncle ; ce soir, je suis obligé de sortir.

COSIMA, se levant avec agitation.

Sortir ! Et où donc voulez-vous aller ?

FARGANACCIO.

Voir la fête, sans doute ; mais j’espère que vous allez emmener votre femme.

ALVISE.

Nullement. Il ne sied pas à une femme comme elle de courir les rues un jour de fête publique, (À Pascalina.) Que faites-vous donc là ? Fermez cette fenêtre et laissez-nous !

PASCALINA, en sortant, dit à Cosima.

Il est là, signora ; il attendra.

FARGANACCIO, au chanoine.

Il est de bien mauvaise humeur, ce soir ; je ne l’ai jamais vu ainsi !… (À part.) On dirait qu’un orage domestique est dans l’air… Je me retire. (Haut.) Bonsoir, Alvise… Je vous baise les mains, belle dame !…

Il sort.




Scène II

COSIMA, LE CHANOINE, ALVISE.



COSIMA, tremblante.

Mais vous ne sortirez pas !…

ALVISE.

Et qui donc m’en empêchera ?