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ORDONIO.

Non, pas encore ! le jour n’est même pas fixé.

COSIMA.

Où allez-vous donc ensemble ? Vous prenez votre manteau… Vous sortez ?

ORDONIO.

Nous allons fixer seulement le lieu du rendez-vous. Il nous faut chercher un endroit si retiré, que l’espionnage ne puisse nous y devancer…

COSIMA, se mettant entre lui et la porte.

Vous n’irez pas.

ORDONIO.

Madame, votre mari vous entend.

COSIMA.

Il m’entendra ; je le fléchirai, lui !

ORDONIO.

Et que pensera-t-il de votre présence ici ? Il croit tellement à votre innocence ! Voulez-vous, à la veille de le quitter pour toujours peut-être, lui ôter la seule joie qui lui reste ?

COSIMA.

Oh ! toutes vos paroles sont atroces !

ORDONIO, voulant l’attirer vers le passage secret.

Fuyez donc ! et, si vous voulez absolument lui parler, vous le ferez ce soir, chez vous.

COSIMA, avec angoisse.

Il n’y sera pas ! il n’y sera plus jamais ! Vous allez vous battre avec lui !

ORDONIO.

Voulez-vous que je vous donne une preuve du contraire ? Vous pouvez encore empêcher ce combat. Oui, pour toi, je puis accepter le déshonneur. Fuir avec toi et même sans toi, pourvu qu’il soit un jour, une heure où tu ne me repousseras pas !

COSIMA, avec force.

Est-ce à moi que vous dites cela ?