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ORDONIO, à part.

Serait-elle encore là ? (Haut.) Veuillez donc me suivre dans un appartement plus retiré. On exerce, dans ce temps-ci, contre les duels une police si sévère, qu’il n’est pas trop de précautions à prendre pour se concerter… La moindre imprudence pourrait rendre notre rencontre impossible. Il l’emmène par la porte du fond.




Scène IV

COSIMA, seule, sortant du passage secret et tombant sur une chaise.

Alvise ! Alvise ! homme généreux, cœur sublime, tu vas verser ton sang pour moi, pour moi indigne qui n’ai su ni te deviner, ni te mériter ! Tu vas offrir ta poitrine aux coups d’un ennemi sans religion et sans entrailles, qui ne reculera pas devant le meurtre du mari après avoir brisé le cœur de la femme !… J’empêcherai ce combat. Je m’attacherai à ses genoux !…

Elle se relève, et marche avec agitation vers la porte du fond. Ordonio en sort, entre sur la scène, et referme vivement la porte au verrou.




Scène V

ORDONIO, COSIMA.
ORDONIO.

Vous n’êtes pas partie ?

COSIMA.

Je ne partirai pas que vous ne m’ayez promis… juré de renoncer à vous battre…

ORDONIO.

Votre mari est là, il peut vous entendre…

COSIMA.

Il est là ! il vous attend !… Vous allez vous battre à l’instant même !…