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le mien est tranquille désormais ! J’ai cru vous aimer, je me suis trompée ; je vous remercie de m’avoir éclairée… La leçon est cruelle, mais elle me profitera.

ORDONIO.

Tu l’oublieras, car ce n’est pas ma pensée que je t’ai dite… Je t’aime, tu le sais !…

COSIMA.

Vous jouez une comédie qui me fait pitié !

ORDONIO, avec fureur.

Eh bien, j’aime mieux la haine que le mépris ! Et je me lasse à la fin de ce rôle de dupe. Vous ne sortirez pas d’ici !

COSSIMA, épouvantée et se serrant contre la porte.

Grand Dieu ! j’ai pu aimer un pareil homme ! On entend frapper à la porte. Cosima, effrayée, revient, et Ordonio la prend dans ses bras.

ORDONIO.

N’ayez pas peur. Ce sont mes gens.

UNE VOIX, derrière le théâtre. N’importe, je veux le voir.
COSIMA.

Mon mari ! c’est la voix de mon mari ! Ah ! mon protecteur !…

Elle veut courir vers la porte. Ordonio la retient.
ORDONIO.

Que faites-vous ? Vous voulez donc vous perdre ?

COSIMA.

Il vient me sauver !

ORDONIO, prenant son épée qui est sur la table.

Vous voulez donc que je sois forcé de le tuer ?

COSSIMA, s’arrêtant avec effroi.

Oh ! malheureuse que je suis !

ORDONIO, la poussant as le passage secret.

Par ici, madame !… Fuyez…

Il tire le panneau et va ouvrir la porte du fond.