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Malavolti, nous dirons encore le verre en main : « Vive la Flandre ! »

PASCALINA, qui est sortie un instant, rentre toute joyeuse.

Seigneur Alvise, voici tous les gens du quartier, et tous vos ouvriers, avec tous ceux des corporations de la ville, qui viennent vous complimenter.

Elle sort.
ALVISE.

Allons remercier ces braves gens ! Gonelle ! va vite défoncer un tonneau de mon meilleur vin ! Alvise sort ; tous les autres personnages le suivent, excepté Cosima et Ordonio, qui sont restés les derniers. Ordonio la retient au moment où elle va sortir aussi.

ORDONIO.

J’ai menti ! Pour vous revoir, que n’aurais-je pas fait !

COSIMA.

N’espérez pas, monsieur, que je soutienne ce mensonge devant mon oncle, devant mon mari ! Laissez-moi, monsieur ; ma place est auprès de mon mari.

Elle sort.



Scène V

ORDONIO, seul.

La vertu a donc son effronterie comme le vice ! Quoi ! cette femme que j’ai quittée avouant son amour au confessionnal, et que je retrouve ici, tout à l’heure, arrosant ma dernière lettre de ses pleurs, ose à l’instant même reprendre l’audace de son rôle, et me traiter en esclave ! Vous jouez trop gros jeu, madame, et vous perdrez la partie. Un peu de faiblesse, un peu de crainte vous eût sauvée peut-être ! Mais vous me mettez au défi, et, comme une femme que vous êtes, vous succomberez grâce à votre orgueil et au mien !