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cadavre flottait sur l’Arno. Les bateliers l’ont repêché ce matin, et, comme de coutume, on a verbalisé.

MALAVOLTI.

Ce qui, comme de coutume, n’amènera aucune découverte.

COSIMA.

Sait-on qui ce peut être ?

ALVISE.

On le découvrira difficilement, car les assassins ont pris soin de le défigurer pour mettre la justice en défaut.

MALAVOLTI.

Défiguré n’est pas le mot précisément pour celui-là, car on lui a coupé la tête.

COSIMA.

Mais c’est affreux !

FARGANACCIO.

Un bon verre d’alléatico après le macaroni met le cœur en joie… Allons, Malavolli, cela réveillera tout à fait vos souvenirs de Flandre. Tandis qu’il remplit les verres, on entend frapper trois coups à la porte. Un instant de silence.

MALAVOLTI.

Dieu me damne si ce n’est pas ainsi que s’annoncent les estafiers du conseil de justice !

ALVISE, tranquillement.

C’est quelque écolier qui s’amuse à frapper aux portes. Je n’ai jamais eu affaire, Dieu merci, au grand conseil !

FARGANACCIO.

Allons, à la santé de la signora.

Ils trinquent.
COSIMA.

Messire Malavolti, je bois à la prospérité des Provinces-Unies !

GONELLE, qui est sorti un instant, rentre d’un air effaré.

Seigneur Alvise !… des hommes de la police demandent à vous présenter un mandat du conseil…