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MALAVOLTI.

Il s’appelait van, van…

ALVISE.

Ils s’appellent tous comme cela. (Regardant le rouet et les pelotons en désordre.) Quel est le maître chat qui s’est mêlé de ton ouvrage, ma pauvre enfant ? Cela me rappelle qu’un juif est venu ce matin à mon atelier m’offrir un petit meuble comme celui-ci, mais tout incrusté d’argent et d’un travail exquis. Je lui ai dit de te l’apporter ; l’a-t-il fait ?…

COSIMA.

Oh ! oui !… oui, mon ami ; et moi qui ne songeais pas à vous en remercier !

Pascalina et Gonelle apportent la table toute servie. Farganaccio apporte les flambeaux.
FARGANACCIO.

Allons, prenez place. (Voyant qu’Alvise offre la main à sa femme.) Fi donc ! un mari conduire sa femme ? Nous ne pouvons pas souffrir cela, nous autres.

Il lui prend la main.
MALAVOLTI.

Nous autres jeunes gens !…

ALVISE offre une assiette à Cosima, qui refuse.

Tu n’as donc pas d’appétit ? Ah çà ! tu es souffrante ? Néri, toi qui as toutes ses confidences, a-t-elle été malade aujourd’hui ?

NÉRI.

Madame n’est pas bien.

COSIMA.

Qu’en savez-vous ? Je ne vous ai rien dit de semblable.

MALAVOLTI.

Toutes les femmes sont comme cela. Elles aiment tant les cachotteries, qu’elles en font, même à propos d’une migraine. Je me souviens de la femme d’un bourgmestre…

FARGANACCIO.

Qu’y a-t-il de nouveau aujourd’hui dans la ville ?

ALVISE. Rien… Ah ! si fait ! Un homme a été trouvé assassiné. Son