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COSIMA

Mon père, absolvez-moi, priez pour moi ! J’ai manqué de confiance en Dieu !…

LE CHANOINE.

Malheureuse enfant !… Achève !

COSIMA.

Je me suis empoisonnée…

Elle tombe inanimée. Cri général. Alvise se jette sur elle avec désespoir. Dans la confusion et la consternation générale, Néri se jette sur Ordonio, le prend à la gorge et l’amène auprès de Cosima.

NÉRI, à Ordonio.

Tiens, bourreau ! voilà ton ouvrage ! La voilà, cette femme qui aspirait à l’honneur d’être flétrie par toi ! Tu avais deviné juste. Je l’aimais comme un insensé ; mais je n’étais pas comme toi un parjure et un infâme, et je serais mort mille fois plutôt que de le lui faire savoir. Maintenant que tu le sais, toi,… et que tous le savent,… on saura bien aussi pourquoi je délivre la terre d’un monstre !

Il lui plonge un poignard dans la gorge.
LE DUC.

Que faites-vous, malheureux ? C’est un assassinat. Vous vous livrez vous-même à la mort !

NÉRI.

Ce que je viens de faire, Alvise l’eût fait. Il était dans la destinée de cet homme de périr de ma main. Déjà une fois je m’en étais accusé pour sauver Alvise ; je n’avais fait que la moitié de mon devoir.

FIN DE COSIMA