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la famine. Courage ! c’est la seule ressource ; car, en nous rendant, nous serions encore plus perdus. Aimons-nous jusqu’à la dernière heure. Le ciel entendra peut-être le cri de nos cœurs.

Maurice, Lina, les enfants se joignent à moi pour embrasser votre femme et vous, et le troisième aussi. Quel âge a-t-il ? et comment s’appelle-t-il ?

G. SAND.


Vos neveux seront reçus comme enfants de la maison. Mais qu’ils donnent leurs noms pour entrer ; car il nous vient tant de défenseurs de la patrie qui ne sont que des bandits, que nous avons consigné la porte aux inconnus.


DCCLXXIX

À M. CHARLES PONCY, À TOULON


Nohant, 28 janvier 1871.


Merci pour l’envoi, merci pour les offres, mon cher enfant. Les vers ont raison, dans l’espoir comme dans la douleur. Quant à l’argent, je sais que, s’il m’en fallait, vous feriez des miracles pour m’en trouver. Mais j’ai fait une petite rentrée inespérée, et, si nous devons nous sauver devant l’ennemi, j’aurai de quoi passer quelques semaines dans le Midi. Nous sommes sur la branche, moins préoccupés de nous que de Paris, qui résiste avec héroïsme. Ce matin, j’ai reçu