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de le faire. Je me devais aussi de mettre ma petite bourse, denier de la veuve, dans le tronc de la défense patriotique. Après cela, attendre les fléaux de la guerre sans vaine frayeur et sans inutile bravade, c’est tout ce que je pouvais et devais faire.

Ce que je n’oublierai jamais, c’est la bonne et tendre amitié que vous m’avez accordée et dont rien ne m’empêchera de sentir le prix et de chérir le souvenir. Maurice se préoccupe de vous constamment et vous reste fidèle de cœur. Nos petites vont bien, Aurore parle toujours de son parrain. Nous reverrons-nous, cher compère ? Nous ferons des projets quand l’invasion aura passé sur nous ou à côté de nous ; jusque-là, on vit au jour le jour.

Si vous avez un moment, donnez-nous de vos nouvelles, vous nous rendrez tous heureux.

G. SAND.


DCCLXX

AU MÊME


Nohant, 1er décembre 1870.


Je veux vous écrire encore, cher ami, pendant que nous avons encore quelques tristes jours de calme. Qui sait ce que nous serons demain ? Tout n’est pas perdu. Tout serait sauvé si les prodigieux efforts