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CMXXVI

À M. GEORGES VILLOT, À PARIS


Nohant, 11 février 1875.


Mon cher enfant,

C’est un profond chagrin pour moi. C’était la meilleure et la plus dévouée des amies, en même temps que la plus aimable. La bonté est si rare ! bien plus rare que l’esprit. Je suis bouleversée d’un malheur auquel je m’attendais si peu ! j’en redoutais un autre qui vous sera peut-être épargné. Espérons-le ; mais quel coup terrible pour ce pauvre malade ! Je vous plains bien de la cruelle situation où vous êtes, et je vous supplie de ne pas me laisser sans nouvelles de lui.

Il y a si peu de jours qu’elle m’en donnait encore ! je suis navrée et brisée. Mais, devant votre douleur, j’ose à peine vous parler de la mienne.

À vous de cœur bien tendrement.

GEORGE SAND.

Ne m’oubliez pas auprès de madame Olga, dont l’immense affection vous soutient dans cette épreuve.