Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 6.djvu/326

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jamais voir clair aux myopes, mais qui peut conserver un peu les bons yeux.

Cher enfant, ne vous étonnez pas d’être accueilli et accepté tout de suite par les bonnes gens. Dès le premier regard, on sent en vous la bonté, la franchise et toutes les délicatesses de l’âme. Les figures ne trompent pas. Les animaux eux-mêmes ont l’instinct de rechercher ceux qui les aiment : à plus forte raison les enfants et les personnes droites sentent à qui ils peuvent se fier. Vous nous reviendrez, n’est-ce pas ? et vous ne vous étonnerez plus d’être devenu d’emblée un des nôtres, ou, pour mieux dire, un de nous.

Je pense que ma lettre vous trouvera encore à Paris. Donnez-moi de vos nouvelles et revenez-vous à Noël. Nous comptons bien sur vous.

G. SAND.


CMXIX

À M. CHARLES-EDMOND, À PARIS


Nohant, 6 novembre 1874.


Cher ami, si vos élèves sont gentils et intelligents, ce ne sera pas une corvée, au contraire ; mais si c’est le contraire ? Que le monde est sot et mal mené, puisque le travail d’imagination et de logique qu’on appelle la littérature est si mal accueilli partout. Tout le