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cinq mille francs. Donc, cet ami va quitter le lac de Côme et se rendre à Paris ; je te demanderai de le bien accueillir et de lui témoigner de l’amitié, il le mérite. C’est le frère de mon pauvre vieux Rollinat que j’appelais jadis Bengali. Il chantait comme on ne chante plus, excepté Pauline !

Il est vieux, il ne chante plus ; mais c’est un vieux garçon de mérite, très littéraire, et qui a beaucoup vu. J’ai toujours eu sur son compte, pendant qu’il habitait la Russie, non seulement les meilleurs renseignements, mais l’éloge le plus complet pour l’honorabilité de son caractère. Je le recommanderai à Pauline, pour qu’elle l’admette à ses soirées, elle aura un auditeur passionné, l’ex-amoureux fou de la Malibran ; je le recommanderai aussi à Tourguenef pour qu’il lui donne un roman à traduire.

Préviens-les pour que je n’aie pas à les ennuyer d’une histoire dans une lettre.

Sur ce, je te bige bien fort et toute la maison avec moi. Ces demoiselles ont plaint le trépas du pauvre Tom et tes regrets paternels.

Elles ont fait un poisson d’avril à Fadet. Elles ont mis un chat empaillé sur un arbre et elles l’ont mis après. Il a fait semblant d’être attrapé.

Il fallait voir comme elles étaient contentes !