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dispositions des artistes, et si Lafontaine vous paraît devoir être préféré, préférons-le, et allons de l’avant ! S’il lui faut huit jours de réflexion et d’étude, donnons-lui huit jours. Mais je ne demande pas à passer en décembre, ni même au commencement de janvier. Ce serait, au contraire, une nécessité que je ne subirais pas sans regret.

La seule chose qui me préoccupe un peu, c’est de savoir lequel, de Berton revenant à la raison, ou de Lafontaine s’embarquant avec espoir et courage, porterait ce rôle difficile. Vraiment, je ne sais pas. Je craindrais moins Berton, et j’espère plus de Lafontaine. Il aura des choses à lui ; seulement aura-t-il le fiato[1] jusqu’au bout ? C’est le grand intérêt de Duquesnel de peser cela. Quant à vous, vous êtes comme moi devant cette question mais, si vous avez confiance, je vous suivrai.

Je serai dimanche à Paris pour la lecture, ou lundi, ou tel autre jour qu’on voudra dans la semaine. Mais, si le retard devait être plus considérable, envoyez-moi un télégramme avant dimanche. Je tiens à être à la lecture, et à la collation des rôles ; c’est mon ouvrage, cela. Pour les répétitions et la mise en scène, je ne m’y entends pas beaucoup, tant que ce n’est pas débrouillé et que les rôles s’ânonnent. Je m’en reviendrai donc ici, pour retourner à vous quand on aura vraiment besoin de moi.

  1. Le souffle.