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donne de l’ouvrage. Votre lettre sur la mort d’Arlès-Dufour est d’un bon grand cœur et paraît toute simple à ceux qui vous connaissent ; mais, quand on songe à la rareté des âmes comme la vôtre, on vous aime comme vous le méritez.

Une douleur nous a frappés aussi. Notre cher Micro[1] s’est éteint comme une lampe ; et c’est une lumière de moins pour mon esprit, en même temps qu’un déchirement pour le cœur. Je m’y attendais tous les hivers ; mais ce n’est pas un allégement : c’est perdre, au contraire, plusieurs fois au lieu d’une.

Nous vous embrassons mille fois ; écrivez-nous dès que vous serez à Paris.


DCCCXLVI

À MAURICE-PAUL ALBERT, À PARIS


Nohant, 3 mars 1872.


Mon cher enfant, ta lettre est charmante comme toi, et je suis fière d’avoir un filleul si avancé déjà et si aimable. Cela, du reste, n’étonne pas quand on connaît tes parents, y compris ton adorable grand-mère. C’est un bonheur que tu apprécieras beaucoup, quand l’expérience t’aura montré combien peu de

  1. Gustave Tourangin, savant botaniste et entomologiste.