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dû, comme prix des billets de théâtre. J’ai besoin de tout : il y a des partants pour l’armée dont il faut garnir les poches.

Parlez-nous de vous ; êtes-vous à Palaiseau, à Paris ? Élisa est-elle tourmentée ou brave ? Vous êtes heureux d’avoir des enfants tout jeunes ; moi, j’ai des grands petits-neveux qui partiront !

La pluie nous a enfin reverdis ; mais c’est bien tard pour espérer des regains. La campagne est fraîche comme au printemps ; mais on a le cœur trop gros et on ne la regarde pas.

Nos moissons sont minimes.

Tout cela ne serait rien, si l’espoir de la délivrance du pays était au bout ! Mais nous sommes dans l’alternative de subir l’invasion ou de conserver le gouvernement victorieux qui nous l’a amenée. Est-ce que la France ne trouvera pas un moyen de salut contre l’un et l’autre ?

Nous vous embrassons tendrement.

G. SAND.


DCCXLIX

À MADAME EDMOND ADAM, À PARIS


Nohant, 18 août 1870.


Je n’en prends pas aussi aisément mon parti ; je ne