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Maurice. Il dit que ça peint bien ce que ça raconte, et, comme il est assez difficile pour moi, j’ai un peu d’espoir de finir sans trop de dégoût. J’ai le malheur de n’aimer que fort peu des choses que je fais, et de ne jamais trouver que l’exécution réponde à l’entreprise. Enfin, tout mon désir, c’est de ne pas vous voler mon salaire.

Que je vous plains d’être en répétition ! je connais ce supplice, et je connais aussi la personne qui vous agace : c’est une enfant gâtée qui ne se console pas de vieillir et qui s’en prend à tout le monde, surtout à ses rôles.

Je me suis promis de ne plus lui en donner : non pas qu’elle n’ait bien tenu celui que je lui avais confié ; mais elle l’a lâché vite, et l’ennui qu’elle m’a donné aux répétitions ne vaut pas le service qu’elle m’a rendu. Sarah n’est guère plus consolante, à moins qu’elle n’ait beaucoup changé. C’est une excellente fille, mais qui ne travaille pas et ne songe qu’à s’amuser ; quand elle joue son rôle, elle l’improvise ; ça fait son effet, mais ce n’est pas toujours juste. — Vous devez trouver votre consolation avec Pierre Berton, qui est si fidèle, si exact, si consciencieux et si sûr.

Pour moi, non, je ne songe pas à donner une pièce ; j’en ai deux ou trois, mais point de parti pris sur l’époque. Je trouve le public trop ahuri. J’aimerais mieux, à l’heure qu’il est, être jouée en province.

Le dîner chez Magny a donc repris son cours ? Qui sont vos convives à présent ? Le pauvre Edmond de