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J’allais écrire au Temps pour lui proposer un très joli roman de Maurice, qui pourrait paraître tout de suite, et que j’entremêlerais, deux fois par mois, du feuilleton champêtre ou sentimental dont vous me parlez. Vous êtes donc toujours le bienvenu porte-parole de ce journal, le seul que l’on puisse lire sérieusement aujourd’hui ; j’en suis ravie, et, comme mon traité avec la Revue des Deux Mondes est expiré, que rien ne m’oblige à le renouveler tout de suite, je peux vous réserver le roman que je suis en train de faire, et qui succèderait au roman de Maurice, si cet arrangement était agréé par Nefftzer.

Quant au prix, Maurice recevrait celui qui est d’usage au journal, et, moi, je m’en remettrais à vous pour fixer le mien. On me donne, à la Revue des Deux Mondes, quarante et un francs vingt-cinq centimes par page. Je ne sais pas le calcul à faire pour traduire ce chiffre en format de feuilleton. Il est vrai que la Revue bénéficiait de la première édition de mes ouvrages, et que, par un nouveau traité, passé entre Michel Lévy et moi, elle n’a plus ce bénéfice.

Aussi je comptais renouveler avec elle au prix de six cents francs la feuille, au lieu de six cent soixante ; mais je ne suis pas décidée à renouveler. Le vieux Buloz, — dont les qualités compensaient les défauts, et dont, depuis ces dix dernières années, je n’ai eu, en somme, qu’à me louer, en dépit de quelques accrochages, — le vieux Buloz est, ou malade, ou inférieur ou démissionnaire ; il ne me donne plus signe