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dra sa vraie place dans nos jours de guérison. Vous me demandez quand nous irons vous voir en Suisse. Nous nous sommes flattés jusqu’ici de pouvoir aller respirer hors de France pendant la belle saison ; mais les gens qui doivent ne payent pas, nos blés sont gelés, et le vide s’est fait dans nos poches. Nous voilà cloués au travail du bureau et de la terre, Maurice et moi. Il faut que j’écrive ; il faut qu’il sème et laboure. Nous en sortirons, mais à la condition de nous priver du repos désiré et du bonheur de vous voir ; écrivez-nous, cher bon ami, quand vous n’aurez rien de mieux à faire ; vous rendrez bienheureux des gens qui vous aiment toujours bien tendrement.

G. SAND.


DCCXCVI

À M. BERTON PÈRE, À PARIS


Nohant, 19 mars 1871.


Mon enfant,

Je t’envoie la lettre. Je te demandais un brouillon parce que je n’aurais pas su rédiger l’officiel de la demande ; mais, du moment qu’il ne s’agit que de dire de toi ce que je pense, cela n’est plus difficile. — Chilly quitte donc ? Si tu réussis dans ton projet, je te