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donc ton Bouli à moins souffrir et à se fortifier par le travail et l’espérance d’un meilleur avenir. Il peut être encore si beau pour vous deux, sous tous les rapports ! Ne le gâtez pas par le découragement. La destinée et le monde abandonnent ceux qui s’abandonnent eux-mêmes.

Moi, j’ai bon espoir pour la pièce ; Bouli te donnera tous les détails que je lui écris. Je suis désolée que tu aies commandé un chapeau, je t’en envoie trois : un chapeau, une toque et un chapeau rond ; c’est tout ce qui se porte, et à volonté, selon qu’il fait chaud, froid ou doux : modes de cour, rien que ça ! La toque est, selon moi, un bijou ; le chapeau noir et rose, tout ce qu’il y a de plus distingué pour faire des visites, quand il gèle.

Je regrette mes pauvres pigeons blancs. Il y a certainement une fouine ou une belette ou un rat qui les menace. Peut-être une chouette dans l’arbre ; il faudrait déplacer leur maisonnette et la mettre contre un mur.

Si les petites poules et les faisans vous ennuient, donnez les poules à Léontine et les faisans à Angèle, ou à madame Duvernet, ou à madame Souchois. Je crois que c’est encore celle-ci qui en aura le plus de soin et à qui ça fera le plus de plaisir.

J’ai vu madame Arnould-Plessy, qui m’a chargée de t’embrasser. Dumas se marie décidément avec madame Narishkine. Je vas me remettre à Mont-Revêche et faire planter mon jardin. Rien de nouveau d’ail-