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DCXC

À MADAME EDMOND ADAM, AU GOLFE JOUAN


Nohant, 10 janvier 1869.


Nous avons reçu tous les envois, celui de Toto d’abord, et puis le vôtre hier au soir, venant de Grasse directement, et délicieux, frais à rendre friands les plus sobres. Aurore aussi a fêté tout cela et va le fêter encore plus aujourd’hui ; car c’est son anniversaire, ses trois ans accomplis ; et je viens de lui faire un bouquet pour dîner. Je n’ai jamais vu, dans nos climats, une pareille floraison en plein janvier. La terre est un tapis de violettes et de pervenches, de narcisses et de pensées. Il fait presque aussi doux que, chez vous, au mois de mars ; mais je m’imagine que, cette année-ci, vous devez avoir, à présent, presque trop chaud. Pourtant je ne sais pas, l’année est bizarre : ils ont mauvais temps en Italie ; ici, la veille de Noël, au milieu du réveillon et pendant que Plauchut racontait son voyage à mes petits-neveux, nous avons eu deux grands coups de tonnerre très beaux.

Dites-moi en gros la floraison de vos environs (la floraison spontanée du moment), ça m’intéresse, — pas celle des jardins.

On est heureux aussi chez nous, on ne demande