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enfants vous envoient leurs amitiés, et, moi, je vous souhaite bon plaisir et bonne santé en voyage.

À vous de cœur.


DCXLI

À M. FRANÇOIS ROLLINAT, À CHÂTEAUROUX


Nohant, 29 juillet 1867.


Cher ami,

Je n’ai pu voir M. Lafagette qu’un instant. J’étais souffrante et mes enfants m’emmenaient de force à la promenade. Je l’ai donc appelé en conférence sur la route, en passant à Vic. Puisque tu t’intéresses particulièrement à ce jeune homme, qui, par lui-même d’ailleurs, me paraît intéressant, je désirerais être à même de lui donner un bon conseil. Mais, en fait de poésie montée de ton comme celle-ci, je suis un mauvais juge. J’ai trop fait de parodies de ce genre dans nos gaietés de famille, et tu m’as trop donné l’exemple, coupable que tu es, de chefs-d’œuvre ébouriffants pour que je puisse jamais prendre au sérieux les strophes échevelées des jeunes disciples de cette école.

Et, pourtant, je ne voudrais pas être injuste : celui-ci a des éclairs dignes des maîtres, et, à côté de puérilités emphatiques, il a du vrai souffle, des expres-