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belles journées ici. Notre climat est plus clair et plus chaud que celui des environs de Paris. Le pays n’est pas beau généralement chez nous : terrain calcaire, très fromental, mais peu propre au développement des arbres ; des lignes douces et harmonieuses ; beaucoup d’arbres, mais petits ; un grand air de solitude, voilà tout son mérite. Il faudra vous attendre à ceci, que mon pays est comme moi, insignifiant d’aspect. Il a du bon quand on le connaît ; mais il n’est guère plus opulent et plus démonstratif que ses habitants.

Vous savez que je compte toujours vous y voir arriver un jour ou l’autre. Mais prévenez-moi, pour que je ne sois pas ailleurs, et tenez-moi au courant de vos voyages. Mon fils, à qui j’ai beaucoup parlé de vous, vous envoie d’avance toutes ses cordialités.

À vous de cœur.

G. SAND.


DCXXX

À GUSTAVE FLAUBERT, À PARIS


Nohant, 16 février 1867.


Non, je ne suis pas catholique, mais je proscris les monstruosités. Je dis que le vieux laid qui se paye des tendrons ne fait pas l’amour et qu’il n’y a là ni cyprès, ni ogive, ni infini, ni mâle, ni femelle. Il y a une chose contre nature ; car ce n’est pas le désir qui