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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND


CDVI

À M. ERNEST PÉRIGOIS, À LA CHÂTRE


Nohant, 20 décembre 1856.


Cher enfant, merci pour ce précieux manuscrit qui ne me donnera pourtant pas le courage d’écrire l’histoire du Berry. Il faut être riche pour faire de pareils livres ; car ils ne se vendent pas et, par conséquent, les éditeurs ne les achètent pas. Il faut les publier à ses frais et ne pas les voir couverts ; car je connais trop le Berrichon pour l’accuser de vouloir jamais encourager un ouvrage de ce genre, surtout venant de moi. Donc, je n’ai pas le moyen d’y penser. Mais je ferai quelque roman sur un moment quelconque de ce passé qui a son intérêt.

Je n’ai pas encore eu cinq minutes pour lire la musique recommandée ; demain ou après-demain, j’espère être moins dérangée.

C’est bien beau, le parc de Sainte-Sévère ! Il y a un coin de rochers et de vieux pans de murs couverts de lierre, tombant dans un ravin avec une véritable majesté. C’est triste, c’est un site d’hiver ; allez-y avec Angèle quand il fera un rayon de soleil.

À vous de cœur, mes chers enfants.

GEORGE SAND.