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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND


DXXXIX

À M. ÉMILE AUGIER, À CROISSY


Nohant, 25 décembre 1863.


Cher ami,

Je vous envoie, pour vous faire rire un instant, une lettre-pétition qui m’a été adressée ; plus une lettre de vous que je vous restitue ; plus une lettre de moi à ce monsieur que je ne connais pas et à qui je n’aurais pas répondu si vous ne l’eussiez jugé digne d’une réponse de vous. J’en conclus qu’il y a peut-être en lui quelque chose de bon ; mais, à coup sûr, il est fou, et sa vanité le rend mauvais par moment. Si vous jugez qu’au lieu de le ramener à la raison ma lettre doit lui donner un accès de fièvre chaude, jetez le tout au feu. Sinon, jetez ladite lettre à la poste.

Ceci a de bon que je vous sais occupé d’une nouvelle pièce. Tant mieux ! ne vous laissez pas distraire par les Schiller qui frappent à votre porte. Il doit y en avoir beaucoup, si c’est comme chez moi. Ne vous donnez pas la peine de me répondre, si vous êtes absorbé. Votre prochaine pièce sera une bonne récompense de mes vœux d’amitié sincère.

GEORGE SAND.