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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

nièce, les montagnes, le pays du sel et les montagnards artistes.

Toute la famille d’ici vous embrasse : Maurice, que la mort de Delacroix a beaucoup affecté, surtout par la pensée qu’il est mort sans famille autour de lui ; Lina, qui vous présente son poupon à baiser ; madame Lambert, qui ne cesse de parler de vous ; son mari, qui vous étudie rétrospectivement avec une sympathie délicate ; Marie Lambert, qui pleure pour un rien, mais qui aime beaucoup ; Calamatta, qui ne dit plus rien contre Delacroix et qui le regrette comme homme, sans l’avoir jamais compris comme peintre. Voilà tout le monde… Non, il y a la grande Marie, une nature d’élite sous sa blanche cornette ; et tous vous aiment et vous crient : « Revenez ! »

GEORGE SAND.


DXXXIII

À M. ALEXANDRE DUMAS FILS, À PARIS


Nohant, 26 août 1863.

Eh bien, mon cher lumineux fils, êtes-vous reposé de votre affreux départ ? On m’a dit que vous étiez parti horriblement, par la trahison de l’imbécile qui fait le service. Il est si facile d’avoir une voiture de louage à la Châtre, que nous sommes tous des niais de compter sur autre chose, après tous les tours que